Pourquoi vouloir à tout prix dominer son chien?
Malheureusement, certains médias ou entraîneurs véhiculeront toujours l’idée qu’il faut dominer notre chien si l’on veut se faire respecter! ″Ne lui accordez aucun privilège, celui-ci pourrait devenir dominant″! Bien que certains cynophiles utilisent encore le modèle hiérarchique pour expliquer les comportements du chien, son utilisation est aujourd’hui, très controversée.
L’origine du modèle hiérarchique
Au départ, parce que les loups ont longtemps été persécutés, les étudier à l’état sauvage n’était pas possible. La création des étiquettes ″Dominant″ et ″Soumis″ a donc vu le jour suite à l’observation de loups provenant d’un assortiment de familles différentes, qui étaient forcés à rester ensemble. Comme les ressources étaient contrôlées et qu’aucun individu n’avait la possibilité de quitter le groupe, des conflits ont été observés.
Des études biaisées
Aujourd’hui, on sait que les meutes sont constituées principalement de parents et de leurs descendants. Naturellement, la progéniture quitte la meute dès l’âge de 9 mois et jamais au-delà de 3 ans. Bien entendu il aura des règles au sein de chaque famille, mais elles ne se manifesteront pas par un rapport de force. Or, est-ce que le fait d’avoir un certain pouvoir et contrôle sur la progéniture en font des parents ″dominants″ ou ″alphas″? En fait, la terminologie utilisée, bonne ou mauvaise, n’est pas à l’origine du problème. Le problème, c’est qu’elle implique une rigidité basée sur la force et la contrainte. Garder en tête que, bien que présent au sein d’un groupe d’une même espèce, la dominance et la soumission n’impliquent pas que l’on compétitionne pour un rang, mais permet plutôt de promouvoir des relations amicales.
Le meilleur ami de l’homme
Tenter de comparer les comportements du chien à ceux des loups à entraîner une grande confusion dans l’éducation de celui qui porte aujourd’hui le titre du ″meilleur ami de l’homme″. On positionne le chien comme un remplaçant. Nous lui demandons de combler un vide. Tour à tour, il est enfant, ami, confident, mais nous, nous continuons de penser qu’il faut se placer en position d’autorité et descendre celui-ci de l’échelle sociale pour le faire obéir. Sachez que ce n’est plus la réalité…
Heureusement, il existe différents techniques d’éducation basées sur le respect où vous et votre chien pouvez être gagnants. Les études actuelles nous permettent de comprendre que la prévention et l’éducation sont de bien meilleurs outils d’entrainement que la peur, la soumission et la punition.
Nul besoin d’être un chef de meute. Soyez simplement un bon parent!
Écrit par Sandra D-Laporte, TSA et Intervenante en comportement animal
Source : Mech, L. David. 1999. Alpha Status, Dominance, and Division of Labor in Wolf Packs. Canadian Journal of Zoology 77(8):1196-1203.
Très intéressant cet article, je suis entièrement d’accord avec tes propos.
Excellent article. Ce qui me fait questionner au sujet de la génétique qui pourrait être un problème courant chez les chiots. J ai fait l’éducation d’un chiot de deux mois sourd, aucune méthode de dominance ou de supériorité on été utilisé et même je dirais que j’ ai surtout surprotéger envers l’environnement étant donné qu’il ne pouvait pas entendre , le chiot est maintenant rendu à 2 ans 1/2 d’un tempérament super calme aucun problème de comportement En comparaison j’ai aussi fait l’éducation d’un autre chiots à partir de deux mois qui est maintenant rendu à 19 mois et a de graves problèmes de comportement sans avoir été soumis à aucune technique de dominance. La génétique n’aurait elle pas un rôle aussi très importante qui peut être mal compris par un nouveau propriétaire ?
La génétique, l’environnement dans lequel l’animal évolue, ses motivations et les techniques d’éducation utilisées auront tous un impact sur le comportement d’un animal